Interview des fondateurs de « Tout le monde aime les pingouins »
INTERVIEW – Student Content est parti à la rencontre de Charles Rambeau et Sylvain Chabanne, fondateurs depuis trois ans de l’agence de production audiovisuelle « Tout Le Monde Aime Les Pingouins ». Au fil de cette entrevue, tous deux nous ont retracé leur aventure entrepreneuriale…
Présentation de l’entreprise
- Nom : Tout Le Monde Aime Les Pingouins
- Date de lancement : 2011
- Lieu des bureaux : Paris
- Nombre d’employés : actuellement 4 salariés, 3 stagiaires
- Activité : Production audiovisuelle
Pour commencer, pourquoi avez-vous choisi la vie entrepreneuriale ?
Charles R. : Ce qui nous a donné envie d’entreprendre, c’est tout d’abord l’envie et la curiosité. On est arrivés très naïvement dans l’entrepreneuriat sans vraiment savoir ce que c’était. On ne s’attendait pas à que ce soit autant prenant. Je connais également des entrepreneurs dans mon proche entourage qui m’ont procuré l’envie de monter quelque chose, mettre en œuvre mes propres idées, créer de l’emploi, créer de la valeur… A la base, on n’imaginait pas créer de l’emploi. On a commencé chez Sylvain, sur un canapé, avec 2 ordinateurs, 0 client et quasiment aucun budget. On ne savait pas exactement dans quoi on s’embarquait, mais on savait que c’était un marché à prendre dans le contexte du moment (NDLR : vidéos internet, viralité sur Facebook, nouvelles technologies du marché…). En fait, on est arrivés avec la bonne offre au bon moment. On a eu également beaucoup de chance et d’opportunités qu’on a su saisir.
Pour vous, quels en sont les principaux avantages ? Et les inconvénients ?
Charles R. : On a beaucoup l’inconvénient des avantages et inversement. Par exemple, on a des horaires assez libres mais le problème c’est aussi qu’on ne sait pas à l’avance quelles vont être nos horaires. On a des journées rarement calmes. On ne compte pas nos heures, mais pour des choses qu’on aime. On a la liberté des idées et des décisions. Si on réussit, c’est grâce à tout le monde. Par contre, si on échoue, ce serait plus à cause de nos mauvaises décisions. L’autre avantage, c’est qu’on crée de l’emploi. Un des points négatifs, c’est qu’on demande beaucoup de patience à notre entourage, l’agence c’est un peu notre enfant : même quand on n’y est plus, on y pense encore. L’autre inconvénient, c’est qu’avoir une boîte ça coûte relativement cher et qu’il faut s’adapter aux évolutions du contexte politique…
Quels sont les challenges auxquels vous avez dû faire face ?
Charles R. : Le premier challenge c’était avant tout d’arriver à mettre une boîte sur pieds. Ensuite, c’était de pouvoir créer une structure viable et être rentable… fidéliser les clients, élargir son réseau et ensuite d’en vivre (ce qui n’arrive pas tout de suite) !
Sylvain C. : L’un des plus gros challenges, c’est aussi l’anticipation, c’est-à-dire savoir comment investir sur quoi. Dans notre activité, on sait ce que l’on va faire dans les deux prochaines semaines, mais rarement plus. Le plus dur c’est de pouvoir anticiper les besoins (aussi bien au niveau matériel que personnel) sans savoir quelle sera la demande de demain.
Combien de temps la mise en place administrative a-t-elle pris approximativement ?
Charles R. : On a eu de la chance de connaître un très bon avocat, mais sinon on y est allés sans vraiment y réfléchir.
Sylvain C. : En réalité, on a réellement mis en place la boîte une fois qu’on a été obligé de facturer. Sinon pendant 6 mois, on s’est attelés à développer de nouvelles techniques vidéos, tâter le marché pour savoir s’il y avait de la demande…
Charles R. : …jusqu’au jour où l’on a rencontré notre premier client qui est Redbull.
Quels conseils souhaiteriez-vous prodiguer aux jeunes entrepreneurs ?
Charles R. : Il faut déjà croire en son projet. On a eu pas mal de coups durs qui, avec le recul, n’en sont pas vraiment, comme le fait de passer à côté de gros contrats ou d’une opportunité. Sur le coup, on est frustré, mais au final on se rend compte que notre décision était sûrement la meilleure à prendre (si on pense aux moyens, aux tarifs etc.). Il faut être persistant dans sa démarche et ne pas chercher tout de suite à gagner de l’argent (que ce soit pour la boîte ou personnellement). C’est un processus qui met du temps à se mettre en place. Surtout, faites quelque chose qui vous passionne et soyez bien entourés. Il faut prévenir ses proches que ça va être long et compliqué, et être soutenu moralement pour ce que l’on fait. Il faut se dire que rien n’est perdu et il ne faut pas être fataliste : un échec peut arriver, c’est même bénéfique. Tous les grands se sont plantés un jour.
Sylvain C. : S’il y a aussi un truc à savoir quand on se lance, c’est qu’il faut être capable de créer un réseau, ou bien s’il est déjà présent, d’être capable de l’entretenir et de l’élargir.
Associés, embauche… comment faire le bon choix ? Quand avez-vous commencé à recruter ?
Charles R. : Pour avoir un associé, il faut déjà avoir quelqu’un en qui on puisse avoir une confiance aveugle. En ce qui concerne l’embauche, pour notre premier employé : on avait posté une annonce via les réseaux sociaux qui a ensuite été remarquée après qu’on ait donné une conférence dans une école. A la base, on recherchait seulement quelqu’un pour deux semaines, et au bout de deux semaines, on en avait encore besoin… et aujourd’hui, ça fait deux ans qu’il est là ! Sinon pour les autres, on fonctionne aussi avec les réseaux sociaux : comme on n’est pas des RH, on préfère toujours voir les recommandations des autres. On a eu de très bonnes recrues comme de très mauvaises.
Pour finir, faites-vous face à beaucoup de concurrence ? Quelles sont vos points forts face à celle-ci ?
Charles R.: Beaucoup de concurrence ? Oui et non. Oui, parce que des agences de production il y en a plein, plein, plein ; non, parce que les projets il y en a plein, plein, plein aussi. On n’a pas de concurrent direct que l’on retrouve sur d’autres projets. Notre truc, c’est qu’on ne travaille pas pour nos clients mais AVEC nos clients. L’autre point positif, c’est que notre marque « Tout Le Monde Aime Les Pingouins » donne tout de suite aux clients une image très jeune et très cool de l’équipe. Par contre, on est « cools et pros », ou « cools et crocs » (rires) : en tout cas, on arrive à allier qualités de service et de contenu…
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